Le Romagnant à Douai

Avant-propos


     C’est vrai qu’il y a maintenant plus de cinquante années que nous avons quitté Douai.

     C’est vrai, également, que cette ville est restée proche car elle est le cadre de mon enfance. Mais c’est surtout vrai que ce cadre enserrait un lieu de vie hors du commun, l’hôtel Romagnant.
Qui a eu pour environnement plus de quinze pièces à vivre ? Qui pouvait faire des courses de vélo dans le grenier ? Qui a disposé de deux étages de caves pour jouer à cache-cache ? Qui disposait de trois laboratoires ? Un laboratoire d’électricité, un de chimie et un d’astronomie … Certes, peu ont eu cette chance.

     Cet hôtel avait, dans ses caves, les vestiges du Douai moyenâgeux et nous y inventions des prisons et des oubliettes à faire pâlir nos copains. Au XVIIIème siècle, au moment de sa splendeur, les poignées de portes, de cristal ou de bronze, portaient fièrement une fleur de lys, et les murs étaient tendus de somptueuses tapisseries des Flandres ; le mur des cuisines et le potager étaient couverts de carreaux de Delft.

     Maintenant, quand l’âge de la patience arrive, je prends le temps de me lancer dans la recherche et l’écriture de l’histoire de cet hôtel très particulier. Le hasard m’a fait découvrir l’ouvrage de Félix Brassart : « L’histoire du château et de la Chastellenie de Douai    » paru en 1877 et qui, au cours d’un chapitre particulier, s’intéresse à l’hôtel Romagnant. Il occupa la place de Pierre Demolon, directeur du service archéologique de la communauté d’agglomération du Douaisis, après avoir été responsable du service archéologique municipal de la ville de Douai. Ce dernier est l’auteur d’articles sur notre maison. Je lui ai donc adressé un courrier dont une copie est en annexe ; mais, hélas, ce courrier est resté sans réponse.

     Sans prétention, mais avec un vrai souci d’authenticité, j’ai commencé mes recherches sur Internet. Les sites de Gallica, de Google Books et autres « persee.fr » ou « archive.org » offrent désormais la plus grande bibliothèque numérique que l’on puisse imaginer. Et chaque jour apporte des trésors. Du XVème siècle à nos jours, ce sont des centaines de milliers d’ouvrages qui sont accessibles au chercheur attentif. Petit fouineur du XXIe siècle, j'avais à ma disposition plus d'informations que n'importe quel éminent chercheur des siècles précédents.
     C’est là que j’ai puisé l’essentiel des informations ici relatées. Mais je ne voudrais pas oublier des contacts établis par courriels avec certains auteurs afin de valider la fiabilité de ces sources. Les ouvrages archéologiques sur Douai m’ont apporté l’histoire du Douai du Moyen-âge. Les services des Monuments Historiques ont également aimablement contribué à cet opuscule.

     Merci à mes sœurs, à mon frère, merci à Philippe Aimé et à sa mère Marie-Paule, merci à eux qui ont, par leurs efforts de mémoire, ont permis de conforter mes souvenirs.

Dominique Notteghem
Mai 2010

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Romagnant